De l’origine des surnoms (Episode I)

25 Sep 2024 11:49   /   A LA UNE, ACTUALITÉS

Vous êtes vous déjà demandé par quel miracle des Requins avaient pu atterrir à Franconville ou pourquoi le roi de la jungle avait décidé de montrer sa crinière à Belfort. Il y a vraiment des Drakkars sur les bords de l’Orne à Caen ? Si vous ne vous êtes jamais posé ce genre de questions, nous oui et on vous propose de découvrir les réponses à travers cette petite aventure sans prétention au pays des surnoms des équipes de la zone nord-est. Episode I.

Certes, à moins d’être l’un des showrunners de Netflix engagé sur le deuxième épisode du rocambolesque « sous la Seine » difficile d’imaginer un sympathique requin remonter le canal Saint-Martin pour atterrir au bassin de la Villette avant de faire un « saut de puce » d’une quinzaine de kilomètres à travers les terres pour rallier la ville de Franconville. Et pour autant, c’est bel et bien le surnom donné à l’équipe glacée de la commune du Val d’Oise.

Pour trouver du sens à cette surprenante chasse au requin, c’est sous le soleil de la Californie qu’il faut chercher, plus précisément au sud de la baie de San Francisco à San José, fief des « Sharks » en NHL depuis 1991. De là vient le surnom des Requins de Franconville avec comme entremetteur, Patrice Gobaut un globetrotteur du hockey francilien.

Séduit par le hockey californien et son gang de requins, il finit par poser son sac de hockey en 2010 à Franconville avant de déclarer officiellement le 05 juillet 2011 la naissance du Franconville Hockey Club avec comme surnom tout trouvé les Requins.

Aux Etats-Unis nous allons rester avec cette fois une longue traversée jusqu’à la cote Est et Liberty Island au sud de Manhattan à New York. Les plus malins auront fait le lien entre « Big Apple » et la ville de Belfort, un lien ou plutôt un nom : Auguste Bartholdi. En effet, le sculpteur de la statue de la liberté aura également oeuvré à Belfort. L’histoire ne dit pas si au moment de poser la dernière pierre de sa monumentale statue de Lion au pied de la falaise de la citadelle belfortaine en 1879, ce cher Auguste imaginait donner un surnom à toute une ville et en particulier à l’équipe de hockey sur glace de Belfort.

Comme une évidence que ces lions de Belfort tant la statue aura pris une place importante dans la culture locale non sans son anecdote historique succulente que l’on doit vous conter avec malice. Construite pour rendre hommage à la résistance héroïque menée par le colonel Denfert-Rochereau lors du siège de Belfort par les prussiens entre 1870 & 1871, une réplique de la statue sera par ailleurs inaugurée à Paris, place …. « Denfert-Rochereau » évidemment en 1880, l’oeuvre symbolise un « lion harcelé, acculé et terrible encore en sa fureur »

Là où l’anecdote prête à sourire c’est que si la réplique parisienne est tournée vers la statue de la liberté, celle de Belfort devait être à l’origine orientée vers la Prusse pour faire face à l’ex et futur ennemi. Par diplomatie, il n’en sera finalement rien, le dos tourné à l’adversaire dans une attitude dédaigneuse, le lion conservait néanmoins, non sans une pointe d’ironie, entre ses pattes une flèche tournée vers la frontière allemande. La malice à la française.

Dernier voyage au pays des surnoms des équipes de la Zone, les Drakkars de Caen. Comme une évidence pour une terre normande fortement marquée par les invasions vikings à partir de 841 et jusqu’en 911 date à laquelle est fondée la Normandie, étymologiquement le « pays des hommes du nord » par le chef viking Rolf le marcheur plus connu sous le nom de Rollon. Les vikings symboliquement identifié par leurs navires, les Drakkars, c’est tout naturellement que les hockeyeurs caennais prirent ce surnom en 2001.

Décidément très attachés à la culture normande auparavant, les caennais portaient le surnom des léopards. Cette fois, c’est vers le drapeau de la Normandie qu’il faut se tourner pour en trouver la signification.

A l’origine, trois, les « treis cats » en normand, les léopards, symbole de force & de puissance furent adoptés comme armoirie par le célèbre Richard 1er Coeur-de-Lion en 1198. En héraldique, le léopard est un lion dans la position de la marche et regardant de face avec un corps de léopard sans tâche d’où la confusion très normande entre le lion et le léopard sur le drapeau. Finalement deux à partir de 1461, les « p’tits cats », la guerre des léopards restent de mise dans les cercles très fermés de l’héraldique, deux ou trois léopards pour le drapeau normand, on ne tranchera pas ici le débat mais une chose est sure à Caen, les léopards glacés étaient bien plus nombreux.