A partir du 31 octobre et jusqu’au 02 novembre, les équipes de la ZNE seront sur le pont pour participer à la 21ème édition du Trophée des Jeunes Talents (TJT) En U13, U14 & U15 & féminines, les cinq ligues qui composent la Zone Nord-Est se chamailleront sur les glaçons de Chamonix, Megève, Saint-Gervais & Morzine pour représenter au mieux leur territoire. C’est en compagnie de Yann Vonachen, Conseiller Technique de Ligue pour les régions Grand-Est & Bourgogne Franche Comté que l’on vous propose de répondre à la question : « mais au fait c’est quoi le TJT ? »
Pouvez vous nous expliquer comment fonctionne un TJT ? C’est quoi au final le TJT
Le TJT est le nom que le Hockey Club 74, son club organisateur, donne à un tournoi Interligues. Ce tournoi existe depuis de nombreuses années (ndlr : créé en 2003 sous l’appellation du Tournoi du Mont-Blanc pendant trois saisons avant un septennat sous le nom de Trophée des Clubs Formateurs) et à l’origine il s’appelait le Trophée des clubs formateurs. Le HC invitait des clubs qui étaient reconnus « formateurs», chacun en fera sa définition, à y participer et le principe était d’engager une équipe dans les 3 catégories du tournoi U15, U13 et il me semble U11. C’est Lionel Charrier, alors Conseiller Technique National en charge de la Zone Sud-Est, qui a dialogué avec le HC74 pour transformer ce tournoi en tournoi Interligues, le Trophée des Jeunes Talents, lorsque les Ligues Régionales ont recruté des Conseillers Techniques de Ligue à partir de 2019. Aujourd’hui, le TJT regroupe 2 clubs, Grenoble et le HC74 ainsi que 5 équipes de Ligue ou Groupements de Ligues. Chaque Ligue et Club qui y participe doit engager une équipe en J13, J14 et J15. Dans l’absolu, il devrait en être de même pour les féminines J13/J14/J15, mais le nombre de filles licenciées ne permet pas la participation d’une équipe complète de clubs. Seuls des Ligues et Groupements de Ligues y participent. Ces 4 tournois ont lieu simultanément à Morzine (Féminines), Megève (J15), Saint-Gervais (J14) et Chamonix (J13).
Dans la politique de développement de la Zone, comment s’inscrit-il ?
Il est devenu un élément incontournable du programme de développement des Ligues. Chaque année, nous savons qu’il aura lieu et quand il aura lieu, ce qui favorise son intégration dans notre prévision de programmes. Il s’inscrit comme étant un élément annuel du parcours de détection des talents régionaux. Cette détection commence à partir de J13 avec des actions sur convocations de joueurs identifiés (journée thématique, matchs, stages…) et se poursuit jusqu’en J15 pour finir avec le Plan National de Détection. Il permet de voir nos jeunes identifiés en situations très compétitives et nous permet de compléter leur évaluation (sur le plan social, comportemental, émotionnel/mental et bien sûr sportif). Il est également incontournable dans l’esprit de nos jeunes licenciés qui ont le goût de la compétition et de la vie en groupe ! Pensez bien : partir 4 jours avec les copains/copines à la montagne pour jouer du hockey, à leur âge j’en aurai rêvé !
Comment sont constituées les différentes listes ?
Le processus de détection est complexe. Il est fait en étroite collaboration avec les clubs et leurs éducateurs sportifs. Je vais prendre mon exemple du Secteur Est, qui ne doit pas être si différent de celui de mes collègues : En juin, j’envoie aux entraineurs de clubs un document de recensement et d’évaluation de leurs joueurs pour la saison qui arrive. Les entraineurs me remplissent ce document en me signifiant les évolutions d’effectifs connus (arrêt, départ, arrivée, poursuite) et m’évaluent individuellement leurs joueurs. Une fois les listes clubs récoltées, nous essayons de mettre en place une action entre fin août et début septembre où je peux convoquer un volume important de joueuses et joueurs J13, J14 et J15. Cette année, nous avons invité une cinquantaine de U13 sur une journée d’entraînement à Mulhouse et organisé un tournoi Interclubs U15 à Strasbourg (avec une équipe de Ligue et 3 équipes de clubs). Cela m’a permis d’avoir un premier oeil sur les joueurs et de croiser les données avec les évaluations des entraineurs de club. Suite à cela, je compose des pré-listes pour chacun des effectifs, tout en rajoutant dans l’équation les joueuses et et joueurs qui n’ont pas pu venir sur les 2 actions mais qui sont potentiellement identifiés par leurs entraineurs comme pouvoir faire partie d’une équipe de Ligues. Les pré-listes sont envoyées aux clubs et à leurs entraineurs pour validation et j’y apporte les changements qui leurs semblent cohérents au regard de leurs contextes. Une fois les pré-listes validées, j’établis une liste de titulaires et remplaçants pour le tournoi.
Que peut-on attendre de ce rendez-vous incontournable désormais ?
Tout d’abord, un moment festif et convivial. Tout le monde investit beaucoup dans ce tournoi (temps, énergie, argent…) et il se doit d’être avant tout un moment « génial » à vivre pour tous ses acteurs (joueurs, bénévoles, parents, organisateurs, coachs…). C’est toujours le cas jusqu’à présent ! Ensuite, du beau spectacle sportif. Tout est dans le titre, nous n’avons que des jeunes talents qui y participent, donc le spectacle devrait être au rendez-vous. Enfin, de la pérennité. Nous savons chaque saison qu’il sera tenté d’être organisé. Mais les problématiques organisationnelles peuvent être multiples et pourraient, un jour peu-être, mettre en difficulté sa mise en oeuvre. J’espère de tout coeur que non.
Ne serait-il pas envisageable de dupliquer la version « alpine » pour créer un deuxième rendez-vous ? Est ce que cela aurait un réel intérêt ?
Cela a déjà été fait. Les HDF/Normandie en ont organisé un en décembre 2021 sur leur territoire. En décembre 2022, l’Ouest également. En septembre 2023, le Secteur Est aussi ! L’intérêt est là et réel. Regrouper nos jeunes talents pour les mettre en situations très compétitives est un élément important de leur évaluation. Mais la réalité organisationnelle et économique nous rattrape. Il est difficile de mettre en place un tournoi sur plusieurs patinoires en même temps. Il faut un volume de glace disponible conséquent, un nombre de vestiaires adaptés, des espaces de restaurations et des solutions d’hébergement (pour 120 joueurs minimum, plus les encadrants)… Le tout, dans une contrainte géographique suffisamment proche pour que les équipes puissent organiser un déplacement avec dépose/ramassage de leurs équipes sans avoir à parcourir trop de km… Peu d’endroits se prêtent à de telles contraintes d’organisation. C’est un vrai casse-tête organisationnel et qui a un coût important pour qui le supporte. Dans les autres secteurs, nous n’avons réussi que sur 2 patinoires.