Si flibusteries et corsaires vont souvent de pair dans la mythologie des pirates, ne nous y trompons pas : au moment d’aborder la finale du championnat de France U18, trouver les Corsaires de Dunkerque dans le carré final est tout sauf une audacieuse escroquerie. Derniers représentants de la Zone Nord-Est, les Nordistes auront dès ce vendredi la lourde tâche de brandir l’étendard de la zone face à Hockey 74, Bordeaux et Anglet. Une récompense méritée après une belle saison, mais aussi l’occasion de donner la parole à l’entraîneur Benoît Guillemot et à l’un de ses fiers corsaires, l’attaquant Tom Bourgois, avant ce rendez-vous crucial.
« Les matchs vont être compliqués, tout le monde veut la victoire. Mais nous sommes là pour créer la surprise ! », assène l’attaquant lillois, illustrant ainsi l’état d’esprit mêlant humilité et enthousiasme qui règne au sein du club nordiste. « Après notre retour des demi-finales, nous nous sommes bien préparés toute la semaine pour cette finale. Tout le monde a en tête qu’une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne ! Nous sommes arrivés en quarts avec une mentalité solide pour prouver que nous avions notre place. Nous avons su nous qualifier grâce à toute l’équipe et au soutien de notre public. Ensuite, nous avons abordé les demi-finales plus prêts que jamais pour marquer l’histoire du club. En demi-finale, nous avons su faire la différence grâce à notre esprit d’équipe. Nous nous sommes imposés face à Villard-de-Lans et Clermont-Ferrand. Notre force, c’est que tout le monde a l’envie. Tout le monde joue avec le cœur et pour l’ADN du maillot. C’est un gros défi à relever, car les équipes adverses sont très fortes. Mais je pense que nous sommes capables d’aller chercher une médaille. À nous de nous battre pour décrocher la plus belle des couleurs ! » conclut, avec une frénésie communicative, Tom Bourgois, qui, au soir du dernier match, pourra ressasser, avec une subtile nostalgie, une saison U18 particulièrement truculente aux côtés de sa « bande de copains ».
Pas nécessairement l’équipe la plus affûtée à l’issue de la saison régulière – quatrième au classement, à sept longueurs du leader spinalien, les Corsaires de Dunkerque se sont construits pas à pas, coup de patin après coup de patin. Une progression qui, au-delà des résultats de l’équipe U18, illustre la montée en puissance du club nordiste sur l’échiquier hexagonal de la formation, comme le souligne leur entraîneur Benoît Guillemot : « Ce résultat est simplement le reflet du travail et de l’organisation mis en place. Les jeunes ont, en plus, fourni un très bon travail dans le respect des valeurs du club. Notre ambition est de devenir un bon centre de formation français sous la responsabilité de Ludovic Duchesne. Si l’on considère la formation, de l’école de glace jusqu’aux U20, et que l’on prend en compte tous les jeunes partis dans d’autres centres de formation, nous pouvons affirmer aujourd’hui que nous faisons partie des 10 meilleurs clubs formateurs français. »
Pourtant, cette montée en puissance n’efface pas totalement la frustration d’une première partie de saison jugée en demi-teinte par l’entraîneur dunkerquois : « L’organisation du championnat U18 a été très décevante, avec peu de sens et d’objectivité sportive. Les play-offs relèvent un peu cette saison triste et ennuyeuse, même si l’organisation d’un tournoi à quatre équipes est très complexe pour les clubs et les équipes. » Un ressenti qui n’a pas empêché les Corsaires d’élever leur niveau de jeu au fil des tours éliminatoires. À domicile, d’abord, avec un premier tour de play-offs où ils ont décroché la deuxième place du tournoi, derrière l’indéboulonnable Hockey 74 mais devant Clermont et Meudon. Puis en demi-finale, au Pays Basque, où ils ont une nouvelle fois pris la deuxième place, validant leur qualification grâce à deux victoires convaincantes face à Clermont (6-1) et Villard-de-Lans (5-1).
À l’heure d’aborder ce dernier défi, qualifié de « beau challenge sportif » par Benoît Guillemot, l’objectif des Corsaires est clair : « aller le plus haut possible » tout en assumant leur statut d’« outsiders depuis les quarts de finale ». Une chose est sûre : cette finale disputée à Anglet s’annonce riche en promesses et en émotions. Reste à savoir si, au bout des trois rencontres, le club de Dunkerque pourra conclure sa saison en beauté. Une certitude néanmoins : quel que soit le dénouement, il aura une nouvelle fois prouvé que « le travail et la rigueur paient », un mantra martelé autant par son entraîneur que par ses joueurs.
