Bouquet « Finale » (Finale U20)

24 Avr 2025 18:49   /   A LA UNE, ACTUALITÉS

Bouquet « Finale » de cette saison 2024-2025, les finales U20 débutent ce vendredi à la patinoire Michel Raffoux de Dunkerque. Trois jours intenses d’un feu d’artifice glacé pour sacrer le champion de France. A l’heure où les équipes peaufinent leur préparation avant d’enchâsser la glace vendredi, quatre acteurs de ce carré final nous livrent leurs impressions : Lesco Mazenod pour Lyon, Syrian Marie pour Caen, Robin Pfirter pour Nantes et Mathéo Durie pour Dunkerque.

A tout seigneur tout honneur, le cœur vibrant pour le hockey, la ville de Dunkerque sera le théâtre de ce carré final. Une pression pour les uns, un avantage pour les autres, les avis divergent toujours sur cette épineuse question pourtant tranchée par le capitaine Dunkerquois Mathéo Durie « On ne peut pas vraiment appeler ça de la pression car on veut rendre fiers nos partisans donc je dirais plutôt qu’on est plus motivé que jamais pour mettre les patins sur la glace. C’est une chance pour nous de jouer cette finale à domicile » La question rapidement balayée d’un vif revers de la crosse, il n’en reste pas moins que « jouer à la maison » reste un exercice délicat, Caen U15A deuxième le week-end dernier et Anglet (2) troisième en U18 ne le démentiront sans doute pas, surtout pour une équipe comme Dunkerque qui en plus ne pourra se soustraire à son statut de favori. Forts d’un parcours étoilé en saison régulière de 12 victoires pour 2 défaites, les héritiers de Jean Bart auront multiplié les forfaits de forban cette saison même si le natif de Dunkerque préfère tempérer en précisant « les phases finales et la saison régulière sont deux choses différentes, chacun est là pour le titre et on s’attend à de très beaux matchs » avant de poursuivre, avec lyrisme, sur l’état d’esprit de cette équipe de Corsaires « On a un très bon groupe homogène dans lequel on trouve des leaders qui poussent les plus jeunes vers le haut sans leur mettre la pression. Nous sommes également très soudés les uns avec les autres, plus qu’une équipe ou un groupe, nous sommes une famille qui est fière de porter les couleurs et les valeurs de notre club à chaque match » De la fierté d’être dunkerquois, il est en sera question tout le week-end pour cette équipe sans doute en mal de rythme, victime collatérale du brusque changement de la formule de play-offs.

Alors qu’au même titre que Lyon, les nordistes auraient du entrer en compétition au stade des demi-finales. La médiocre fronde de certains clubs du sud-est, pourtant engagés en connaissance de cause mais refusant de se déplacer dans la formule adoptée en début de saison, aura conduit la Fédération Française de Hockey sur Glace à réagir en urgence en adoptant une relative concertation avec les clubs qualifiés. La farce terminée, les burlesques frondeurs écartés, il n’en reste pas moins que Lyon & Dunkerque n’auront pas disputé de rencontres officielles depuis le 16 mars pour les premiers cités et le 19 mars pour les Corsaires, justement une défaite 5-4 à Caen « Chacun d’entre nous a essayé d’utiliser cette très longue attente à bon escient, pour certains se remettre de leur finale dans d’autres catégories, pour d’autres continuer à se préparer pour cette échéance » précise Mathéo avant d’évoquer ce lancinant souvenir du dernier match face à Caen « c’est une bonne équipe qui ne baisse pas les bras, cela va être un match compliqué à ne pas prendre à la légère, chaque équipe va être à son maximum »

Dans une situation analogue avec un dernier match lointain joué contre Annecy, les Lyonnais partagent également un autre point commun celui de se méfier ardemment des normands de Caen, c’est en tout cas ce que souligne le rhône-alpin Lesco Mazenod « de part les avis extérieurs que nous avons eus et des analyses des matchs, Caen est l’une des équipes que nous redoutons le plus dans ce carré final en raison de leur niveau de jeu et de l’intensité globale que chaque joueur apporte à cette équipe. De notre côté, nous avons essayé de gérer au mieux le problème de l’absence de matchs. Même si tout le monde a tenté de se rendre disponible, l’équipe n’était jamais complète lors des entraînements. Malgré tout, la préparation physique nous a permis de pouvoir garder le rythme en dépit de cette longue attente sans match disputé » Parallélisme toujours avec Dunkerque, les Lions de Lyon sortent également d’une saison régulière qu’ils auront largement dominé avec 11 victoires en 12 rencontres, un seul revers subi à la mi-janvier à domicile contre Annecy. « Nous avons su rester régulier tout au long de la saison en dominant les autres équipes du championnat. Si nous gardons cette assiduité et cette énergie tout au long des matchs disputés lors de ce carré final, nous pouvons espérer un résultat positif pour notre équipe avec pourquoi pas une médaille au bout «  commente Lesco heureux de continuer au sujet de cette équipe de Lions « nous sommes une équipe très soudée les uns aux autres. Même si nous avons certaines faiblesses, au niveau collectif, nous sommes assez complet. Nous avons tous partagé le même but cette saison soit de finir premier. Nous partagerons lors du carré final, la même envie : gagner la médaille. De plus, l’intensité que nous mettons chacun, nous galvanise et nous permet d’augmenter encore notre niveau de jeu, nous faisant ainsi garder le contrôle du match et du moment fort »

Si au regard de leur parcours en saison régulière, Dunkerque et Lyon ne pourront éviter le statut de favoris, il serait très audacieux de remiser les deux derniers larrons de l’histoire, Nantes et Caen, au rang de faire-valoir. Dans le camps des Drakkars Caennais, les résultats des deux tours de play-offs plaident pour eux en parvenant à écarter deux équipes mieux classées Rouen (2) au premier tour et surtout Epinal en demi-finale. Pour autant, ne parlez pas d’exploit aux joueurs caennais, ils vous répondront tout en finesse à l’image de l’attaquant Syrian Marie « Nous étions préparés à affronter ces deux adversaires lors des deux premiers tours. Nous savions ce que nous avions à faire et tout s’est passé comme prévu. Ces matchs ne nous ont pas forcément donné une confiance supplémentaire nous l’étions déjà avant, nous allons juste continuer à faire ce que l’on fait de mieux : jouer au hockey. Nous abordons ce carré final comme un match habituel, nous n’avons aucune pression, nous savons à nouveau ce que l’on a à faire. Nous redoutons aucune équipe, si une équipe nous prend à la légère et ne nous respecte pas on saura la punir comme on l’a fait à chaque tour de playoffs. Pour nous le mot d’ordre dans le vestiaire est « le hockey est un jeu alors amusez-vous ! ».» Et jouer au hockey, on sait faire à Caen, sans nul doute, notamment dans cette catégorie d’âge qui aura vu son équipe « U20 Elite » remporter la première médaille de son histoire en finale face à Grenoble (palmarès disponible en cliquant ici), un ouvrage de longue haleine pour le club normand qui supplante son voisin et ogre rouennais depuis plusieurs saisons désormais.

« C’est essentiellement la récompense d’un travail acharné du club qui d’année en année s’améliore en termes de structure, de formation et de recrutement. «  précise Syrian avant d’enchaîner « Je pense qu’aujourd’hui ce qui nous a permis de monter autant en puissance est que le club de Caen est, et depuis toujours, un club très familial et tous les joueurs qui viennent à Caen se sentent bien et ont envie d’y rester et de faire évoluer le club parce qu’il le mérite. Sans oublier ceux sans qui toute cette évolution n’aurait pas été possible comme Virgile Mariette, Guillaume De Paix de Coeur, Martial Janil, Johann Maheut, Lucas Normandon , Brice Chauvel qui sont des « amoureux » du club et qui depuis des années travaillent sans cesse que ce soit sur la glace ou en dehors, ils font énormément partie de cette progression. Grâce à ces personnes, des joueurs comme Oscar Nakonz, Côte Soghomonian, petite pensée pour eux, ou moi-même, les derniers 2005 n’auraient pas continués le hockey sur glace » Une famille que ce club de Caen ? Tout est dit et subtilement dit en quelques mots.

Enfin, dernier prétendant à la médaille et non des moindres, une autre équipe de Corsaires, celle de Nantes qui aura connu, elle aussi une scintillante saison régulière avec un seul revers en douze rencontres mais un deuxième tour de play-offs particulièrement chaloupé avec une défaite de trois buts face aux Boxers de Bordeaux lors de la première rencontre avant de retourner le match le lendemain avec un succès en prolongation « Cette qualification fut difficile à aller chercher, notamment de part notre mauvaise entame de cette double confrontation. Nous n’avons pas réussi à nous imposer dans le jeu lors du premier match. Cela s’est reflété au score (7-4) » se souvient le portier de l’équipe ligérienne Robin Pfirter «  Cependant, on ne pouvait pas rester sans rien faire le lendemain et on a su se remobiliser dès le début du second match. On a su mettre la pression sur cette bonne équipe de Bordeaux tout au long de ce second match et ainsi montrer un meilleur visage de notre équipe pour finalement envoyé cette double confrontation aux prolongations. La magie de notre équipe a fait le reste dans ce money time 🙂 On retiendra que nous sommes capables de nous relever même lorsque l’on nous croit abattu. » Une confiance, un mental à tout épreuve que Robin n’hésite pas à évoquer également avec finesse « Nous étions plutôt sûrs de la qualification car nous connaissions nos forces et nos faiblesses. Le samedi on a montré nos faiblesses et on savait que pour le lendemain, la mission serait de montrer nos forces. Je trouve qu’on a su le faire avec la manière. Nous sommes une bonne génération, assez complète et de tout âge avec des joueurs allant de 2007 à 2004. Tout le monde connait son rôle dans l’équipe et vient ainsi apporter sa brique à l’édifice. C’est comme cela que s’est construite notre équipe et je pense qu’avec cette génération, nous sommes capables d’aller chercher quelque chose cette année. Cela permettrait de laisser un beau souvenir de notre passage dans le club. La force de notre équipe réside dans cette connaissance de nos capacités : on sait qu’on est capable de faire et de montrer de belles choses sur la glace, tant individuellement que collectivement et ce sera à nous de choisir ce que l’on souhaite montrer sur ce carré final. » Dr. Jekyll and Mr. Hyde glacés, on souhaite aux nantais d’être en mesure de gérer leurs émotions en réponse à l’évaluation cognitive qu’ils feront de cet événement que représente ce carré final, dernier événement de la saison pour lequel il est bien difficile de dégager une hiérarchie même si chacun espère le meilleur pour les siens « personnellement, j’espère pouvoir placer Nantes en haut de cette hiérarchie » s’enthousiasme le cerbère nantais avant de tempérer « mais pour cela, il va falloir passer étape par étape, travailler match après match et jouer minutes après minutes. Il n’y aura pas de favoris à proprement parlé selon moi, tout le monde part avec 0 point, les compteurs remis à 0, peu importe les résultats de chaque équipe au cours de la saison. Le favori sera donc l’équipe qui aura le mieux compris cette vision du carré final, qui jouera humblement mais dur, sans prétention de « déjà vainqueur ». Cette équipe là pourra ainsi prétendre au titre. Nous sommes déjà passés par des moments difficiles cette saison, notamment avec la demi-finale du week-end dernier. Nous avons dû nous relever lorsque nous étions au pied du mur. Nous avons déjà cette expérience là que les autres équipes n’ont pas forcément connu cette saison. Reste à nous de nous en servir comme arme lors de ce carré final car c’est sûr que l’on va connaître des moments difficiles. C’est dans ces moments-là que nous devrons faire la différence avec les autres équipes. » Ainsi soit-il ! Belle finale à tous !