D-DAY (Finale U15A)

Dix ans après la dernière finale disputée à Amiens, et après trois éditions consécutives organisées à Saint-Gervais, le Nord retrouve enfin l’ambiance d’un carré final U15A. Ce week-end, c’est la patinoire de Caen qui accueillera l’événement, une première pour le club normand. En l’absence des trois plus gros dévoreurs de médailles (Grenoble, Rouen, Amiens), c’est un carré final inédit qui attend les différents protagonistes : Caen, Hockey 74, Évry-Viry et Anglet. Quatre équipes, quatre capitaines qui se confient sur leurs espoirs avant ce rendez-vous décisif, qui débute ce samedi.

Paradoxalement, jouer à domicile n’est pas toujours un gage de médaille d’or. Sur les 35 derniers carrés finaux, seulement 7 équipes ont su rester prophètes en leur pays (Viry, Rouen x3, Hockey 74 x2 et Amiens). Pression de jouer à la maison, envie de bien faire : autant d’éléments que les hôtes caennais devront gérer avec subtilité. « C’est plutôt une force de jouer à domicile, avec nos familles, nos amis en tribunes pour nous encourager », souligne le capitaine des Drakkars, Julian Avenel, avant de nuancer aussitôt : « Mais on a aussi la pression de ne pas vouloir les décevoir. C’est quand même une finale ! » Un dernier rendez-vous sous forme de cerise sur le gâteau pour une équipe normande qui aura nettement pris l’ascendant en Zone Nord-Est, après des débuts plus timorés. « Au début de la saison, l’équipe n’arrivait pas trop à jouer ensemble », se souvient Julian. « Mais au fil du temps, à force de travail, nous avons progressé. L’équipe est complète, avec tous les styles de jeu, et ça fonctionne bien. Il y a une vraie entente entre nous, et notre coach, Jérémy Romand, nous pousse toujours vers le haut. Il nous fait travailler dur, sur la glace comme en dehors. »

Seule ombre au tableau pour Caen : cette défaite en demi-finale contre Anglet (2-3), lors d’un match pourtant sans enjeu comptable, les Normands ayant déjà validé leur place en finale. Un accroc, certes, mais qui aura galvanisé leurs adversaires du jour, les Basques. « Contre Caen, on perdait 2-0 d’entrée », sourit Rafaël Bellier, capitaine d’Anglet. « Mais on est revenus en équipe, et on a fini par décrocher notre billet pour la finale en gagnant 3-2. Déjà en quart, face à Cergy, on était menés 3-1 avant le dernier tiers… et on a gagné 4-3. » Comme souvent lorsqu’on évoque une équipe basque, la force mentale sonne comme une évidence. Déjà en saison régulière, Anglet avait arraché sa qualification au détriment d’Angers, au courage, à l’abnégation, lors du tout dernier match. « Notre force, c’est qu’on ne lâche jamais rien. Il faut reconnaître qu’on n’est pas l’équipe la plus talentueuse, mais on travaille dur. Être en finale, c’est déjà incroyable. Mais on rêve au moins d’une médaille de bronze. » Tout le mal qu’on leur souhaite, tant Rafaël incarne une belle humilité.

Une fraîcheur que l’on retrouve du côté d’Évry-Viry, l’équipe surprise de cette finale : une bande de copains que rien ne semble pouvoir arrêter. « C’est vrai qu’en demi, nous n’étions pas favoris. Face à nous, des équipes solides et renommées (Villard, Hockey 74, Épinal) », rappelle Hugo Vamparys, capitaine des Jets. « Mais on savait de quoi on était capables. On n’est pas surpris d’être là. Notre parcours en championnat, la solidité de notre groupe… tout ça nous donne confiance. Le statut d’outsider nous va bien. la pression est sur nos adversaires, notre objectif sportif a été atteint mais qui sait jusqu’où nous pouvons aller ? «  La question mérite légitiment d’être posée tant les franciliens détonnent et surprennent, une réussite tout sauf le fruit du hasard, marquée surtout par un état d’esprit comme le précise, avec enthousiasme Hugo au moment d’évoquer la mentaliét de cette équipe d’Evry Viry « Notre force, c’est notre solidarité, notre combativité. Rien ne nous semble impossible. On reste soudés et on se bat jusqu’au bout. Pendant les play-offs, peut-être nos adversaires nous ont-ils un peu sous-estimés également. Même en demi, avec deux blessés et une exclusion, nous avons du nous accrocher et resserrer les rangs. Mais pour ces absents comme pour le coach qui nous accompagne depuis plusieurs années maintenant, nous avons tout donné et arraché les 2 victoires nécessaires pour rejoindre le dernier carré. Certains d’entre nous sont aussi animés d’un esprit de revanche, car venant d’un club moins prestigieux que d’autres, ils n’ont pas eu pleinement la possibilité de montrer ce dont ils étaient capables lors du PND 3. Avec ces play-offs, nous voulions gagner le respect, je pense désormais que c’est fait. Nous avons montré que nous méritions cette place en finale. Nous allons en profiter et encore donner le meilleur pour ces derniers matchs. » Quant à la meilleure manière de conclure ? Hugo sourit : « Gagner ! Une médaille, ce serait déjà bien. Mais de quelle couleur ? On peut y croire. On a le cœur et les tripes pour ça. On va encore vivre des moments merveilleux ce week-end sur la glace et en dehors et les partager avec nos responsables d’équipe aux petits soins pour nous et avec nos familles qui nous encouragent contre vents et marées. Let’s go EV, let’s go ! » De quoi faire honneur à un club historique, déjà sacré six fois, avec 19 médailles en poche.

19 médailles, c’est aussi le total glané au fil des ans par le Hockey 74. Né en 2012-2013 de l’union des clubs de Haute-Savoie (Chamonix, Saint-Gervais, Megève, Morzine), ce projet structuré a porté ses fruits : neuf finales disputées sur les dix dernières saisons en U15A. Une habitude des grands rendez-vous pour la Haute-Savoie, une tradition d’excellence que l’on retrouve dans les propos de Tiago Cotteland, capitaine du HC 74. « On a un peu d’appréhension, mais on est confiants après notre victoire décisive contre Grenoble en demi. On est plus soudés que jamais. On a hâte. Le HC 74 est certes habitués aux phases finales, mais après la médaille de bronze de l’année dernière, nous sommes motivés pour aller chercher le titre.” Pour autant, le capitaine haut-savoyard ne sous-estime aucun adversaire : « On sait qu’en finale, chaque match est un combat ! On a joué contre Caen en match amical cet hiver, c’est une équipe très physique et il va falloir être prêt à relever le défi physique. Suite à notre victoire en ¼ de finale contre Evry nous sommes peut-être arrivés trop confiants en demi finale et nous nous sommes fait surprendre ! Anglet on ne les as jamais joué mais on connait quelques joueurs grâce au PND, ce sera aussi un match compliqué car s’ils sont en finale ce n’est pas pour rien. “ Et de conclure avec justesse : “Quoiqu’il arrive c’est une belle expérience, remplie d’émotions où tout peut arriver ! Forza HC ! “ Une chute parfaite pour cet article, merci Tiago. Une belle expérience, des émotions : la recette parfaite pour un cocktail détonant où l’ingrédient principal reste le plaisir de jouer ensemble. Bonne finale à tous !