Saison U15A – 2012-2013

Pour la neuvième année consécutive, le titre de champion de France U15A reviendra à un club du nord de la France. Non pas Amiens, qui restait sur une série de quatre couronnes consécutives, mais plus à l’ouest, à Rouen, de retour sur le devant de la scène après l’épisode de quatre ans rouge et noir, au terme d’un parcours étoilé débuté dès le mois de septembre 2012.

À l’Ouest, rien de nouveau pour cette saison 2012-2013 avec une poule à six équipes, dont trois qui se montreront particulièrement en difficulté au classement. Neuilly-sur-Marne, Caen et Meudon ne pourront guère rivaliser face à un trio de tête emmené, comme la coutume le veut, par un duo Rouen-Amiens arbitré par les Parisiens de Viry-Châtillon. Dès les deux premières journées de championnat, les Normands de Rouen marqueront leur territoire en dominant tour à tour leurs plus sérieux adversaires : un primo-succès 8-1 face à Amiens, suivi d’une victoire 5-2 face à Viry, le ton était donné pour cette saison régulière teintée fortement de jaune et de noir. Bien qu’égarant quelques points ici ou là, au gré de deux matchs nuls 2-2 à Amiens et 4-4 à Viry-Châtillon, Rouen restait une valeur sûre en évitant tout faux pas pour basculer en 2013 en tête, avec une symbolique différence de buts de +100, un point d’avance et un match en moins sur son rival amiénois, coupable à la fin décembre d’une délicate incartade 3-7 chez les Jets de Viry-Châtillon. Pour cette édition 2012-2013, il fallait reconnaître de l’abnégation à l’équipe amiénoise, qui s’accrochait à son rival rouennais avec élégance. Arrachant le score de parité 4-4 sur l’Île Lacroix avant de s’imposer à domicile 4-3 pour la première défaite de la saison des Dragons, les Gothiques jouissaient d’un mois de février euphorique qui leur permettait de basculer en mars en tête, avec un point d’avance sur Rouen mais un match en plus. Et ce fameux match, Rouen ne le perdra pas. Bien au contraire, les Normands en profiteront pour sortir les gros bras face à Viry (8-3) ou même Neuilly-sur-Marne pour un 29-0 leur permettant de franchir le cap des 200 buts marqués en saison régulière. Première place pour un point et qualification directe en demi-finale pour Rouen, Amiens et Viry-Châtillon devant s’acquitter d’un premier tour en quart de finale.

ChampionRouen
Vice-ChampionGrenoble
3ème placeAmiens
4ème placeVillard
Saison régulière
Play-offs

À l’Est, il faudra patienter jusqu’au 10 mars et l’avant-dernière rencontre pour voir la série de victoires de Dijon s’interrompre à Strasbourg 4-1. Avec 19 victoires pour une seule défaite – donc, à Strasbourg – le parcours des Bourguignons ne souffrira que de peu de contestation et la première place au classement, rapidement acquise, leur permettra de décrocher leur billet en quart de finale. Qualifiés en play-offs à leur quinzième rencontre, au gré d’un benêt revers subi par Mulhouse/Colmar (1-2) face à Reims, c’est à la journée suivante que les Ducs écarteront mathématiquement et définitivement Strasbourg de la course à la première place. Pour l’Étoile Noire, la deuxième place de la poule sera un joli lot de consolation. Vainqueur de trois des quatre confrontations face à l’entente Mulhouse/Colmar et auteur d’un parcours sans faute face à Reims (4 victoires), Strasbourg faisait un très bon dauphin, alors que, pour l’anecdotique troisième marche du podium, Mulhouse/Colmar devra batailler jusqu’aux dernières rencontres pour s’y hisser. Avec trois défaites au mois de mars (1-2 face à Strasbourg, 0-8 face à Dijon et surtout 2-8 face à Mulhouse/Colmar), Reims devait ranger au placard le champagne, se laissant chaparder la 3ᵉ place par l’équipe du Haut-Rhin.

Des 120 matchs de saison régulière, il ne restait que cinq rescapés pour la zone Nord-Est, à commencer par Amiens et Viry-Châtillon, engagés dans un quart de finale disputé en Picardie face aux représentants de l’Ouest, Tours et Anglet. De retour à ce stade de la compétition neuf ans après leur dernière participation (2003-2004), les Basques d’Anglet ne parviendront pas à tenir le rythme effréné impulsé par leurs adversaires. Avec trois défaites au compteur (3-6 face à Tours, 1-9 face à Amiens et 2-7 face à Viry), Anglet restait à quai dans ce quart de finale alors qu’Amiens, avec trois succès acquis, s’adjugeait la première place devant Viry et Tours, l’explication finale entre les deux tournant à l’avantage des Parisiens 4-2. Dans l’autre quart de finale, toujours en difficulté au moment d’être confrontés aux clubs de la montagne, les porte-étendards de l’Est, Dijon et Strasbourg, devront se contenter de quelques miettes. Alors que Grenoble ne gaspillait que le point de la prolongation face à Villard-de-Lans, vainqueur par deux fois sur les deux matchs suivants, Ducs et Étoile Noire n’avaient pas d’autre solution que de se dévorer entre eux pour décrocher la dernière place en demi-finale. Seulement vaincus une seule fois en saison régulière, justement par Strasbourg, les Ducs bourguignons, pour leur septième participation de suite aux play-offs, ne manquaient pas l’opportunité de décrocher leur place en demi-finale à l’instar des saisons 2008 et 2012, en dominant la formation alsacienne dans le surtemps 4 buts à 3.

En dépit d’un exploit décroché en demi-finale à la deuxième journée, avec une victoire 3-1 face à Grenoble, l’histoire de Dijon s’arrêtera. Espérant retrouver les joies du carré final comme en 2008, ponctué d’une scintillante médaille de bronze, les Ducs tomberont néanmoins sur des os face au Hockey Club 74 et Villard-de-Lans. Entourés de montagnards, les Dijonnais faisaient certes plier le médaillé de bronze de l’édition précédente, Grenoble, mais ils n’en restaient pas moins trop tendres pour espérer écarter l’armada de la montagne. Flamboyante Isère qui en profitait pour qualifier ses deux clubs en finale, Hockey 74 payant le prix face à Villard-de-Lans (0-6) et Grenoble (2-5). À l’Ouest, à la patinoire des Lacs de Viry-Châtillon, la tradition sera respectée. Rouen omniscient avec trois victoires, Amiens légèrement en retrait mais performant avec deux victoires, l’inénarrable couple amiéno-rouennais se trouvait être également au rendez-vous de la finale pour une énième confrontation plaine-montagne.

Depuis le dernier titre décroché par Megève en 2004, la plaine aura survolé les débats avec deux quadrilogies : l’une pour Rouen de 2005 à 2008, l’autre pour Amiens de 2009 à 2012. Huit saisons de domination pour les clubs du Nord avec, bien entendu, la volonté de perpétuer la série et, du côté de Rouen, le secret espoir de briser la série amiénoise, les deux équipes étant co-détentrices du record de succès d’affilée (4). Et pour ce faire, Rouen, dès la première rencontre, se jouait de son rival amiénois en s’imposant 4-3 alors que le duel face à Grenoble se dessinait pour les Dragons, les Isérois s’imposant 7-2 face à Villard-de-Lans. Alors que les Brûleurs de Loups confirmaient leur succès lors du deuxième match face à Amiens (3-2), les Dragons, de leur côté, se prenaient les patins dans le tapis glacé de leur glaçon de l’Île Lacroix en s’inclinant face à Villard-de-Lans (2-3). Ironie de l’histoire, c’est sur leur frère ennemi amiénois que les Rouennais compteront pour les garder en vie dans cette finale, les Gothiques sauvant les Rouennais avec un crucial succès 6-2 sur les Ours. Remis sur le chemin du succès par Amiens, Rouen reprendra sa marche en avant face aux Brûleurs de Loups, perpétuant la série de la plaine en dominant 7-2 leurs adversaires. Opération joyeuse pour l’équipe normande qui mettait fin à la série amiénoise tout en s’offrant son huitième titre national.