À l’Est, il faudra patienter jusqu’au 10 mars et l’avant-dernière rencontre pour voir la série de victoires de Dijon s’interrompre à Strasbourg 4-1. Avec 19 victoires pour une seule défaite – donc, à Strasbourg – le parcours des Bourguignons ne souffrira que de peu de contestation et la première place au classement, rapidement acquise, leur permettra de décrocher leur billet en quart de finale. Qualifiés en play-offs à leur quinzième rencontre, au gré d’un benêt revers subi par Mulhouse/Colmar (1-2) face à Reims, c’est à la journée suivante que les Ducs écarteront mathématiquement et définitivement Strasbourg de la course à la première place. Pour l’Étoile Noire, la deuxième place de la poule sera un joli lot de consolation. Vainqueur de trois des quatre confrontations face à l’entente Mulhouse/Colmar et auteur d’un parcours sans faute face à Reims (4 victoires), Strasbourg faisait un très bon dauphin, alors que, pour l’anecdotique troisième marche du podium, Mulhouse/Colmar devra batailler jusqu’aux dernières rencontres pour s’y hisser. Avec trois défaites au mois de mars (1-2 face à Strasbourg, 0-8 face à Dijon et surtout 2-8 face à Mulhouse/Colmar), Reims devait ranger au placard le champagne, se laissant chaparder la 3ᵉ place par l’équipe du Haut-Rhin.
Des 120 matchs de saison régulière, il ne restait que cinq rescapés pour la zone Nord-Est, à commencer par Amiens et Viry-Châtillon, engagés dans un quart de finale disputé en Picardie face aux représentants de l’Ouest, Tours et Anglet. De retour à ce stade de la compétition neuf ans après leur dernière participation (2003-2004), les Basques d’Anglet ne parviendront pas à tenir le rythme effréné impulsé par leurs adversaires. Avec trois défaites au compteur (3-6 face à Tours, 1-9 face à Amiens et 2-7 face à Viry), Anglet restait à quai dans ce quart de finale alors qu’Amiens, avec trois succès acquis, s’adjugeait la première place devant Viry et Tours, l’explication finale entre les deux tournant à l’avantage des Parisiens 4-2. Dans l’autre quart de finale, toujours en difficulté au moment d’être confrontés aux clubs de la montagne, les porte-étendards de l’Est, Dijon et Strasbourg, devront se contenter de quelques miettes. Alors que Grenoble ne gaspillait que le point de la prolongation face à Villard-de-Lans, vainqueur par deux fois sur les deux matchs suivants, Ducs et Étoile Noire n’avaient pas d’autre solution que de se dévorer entre eux pour décrocher la dernière place en demi-finale. Seulement vaincus une seule fois en saison régulière, justement par Strasbourg, les Ducs bourguignons, pour leur septième participation de suite aux play-offs, ne manquaient pas l’opportunité de décrocher leur place en demi-finale à l’instar des saisons 2008 et 2012, en dominant la formation alsacienne dans le surtemps 4 buts à 3.
En dépit d’un exploit décroché en demi-finale à la deuxième journée, avec une victoire 3-1 face à Grenoble, l’histoire de Dijon s’arrêtera. Espérant retrouver les joies du carré final comme en 2008, ponctué d’une scintillante médaille de bronze, les Ducs tomberont néanmoins sur des os face au Hockey Club 74 et Villard-de-Lans. Entourés de montagnards, les Dijonnais faisaient certes plier le médaillé de bronze de l’édition précédente, Grenoble, mais ils n’en restaient pas moins trop tendres pour espérer écarter l’armada de la montagne. Flamboyante Isère qui en profitait pour qualifier ses deux clubs en finale, Hockey 74 payant le prix face à Villard-de-Lans (0-6) et Grenoble (2-5). À l’Ouest, à la patinoire des Lacs de Viry-Châtillon, la tradition sera respectée. Rouen omniscient avec trois victoires, Amiens légèrement en retrait mais performant avec deux victoires, l’inénarrable couple amiéno-rouennais se trouvait être également au rendez-vous de la finale pour une énième confrontation plaine-montagne.
Depuis le dernier titre décroché par Megève en 2004, la plaine aura survolé les débats avec deux quadrilogies : l’une pour Rouen de 2005 à 2008, l’autre pour Amiens de 2009 à 2012. Huit saisons de domination pour les clubs du Nord avec, bien entendu, la volonté de perpétuer la série et, du côté de Rouen, le secret espoir de briser la série amiénoise, les deux équipes étant co-détentrices du record de succès d’affilée (4). Et pour ce faire, Rouen, dès la première rencontre, se jouait de son rival amiénois en s’imposant 4-3 alors que le duel face à Grenoble se dessinait pour les Dragons, les Isérois s’imposant 7-2 face à Villard-de-Lans. Alors que les Brûleurs de Loups confirmaient leur succès lors du deuxième match face à Amiens (3-2), les Dragons, de leur côté, se prenaient les patins dans le tapis glacé de leur glaçon de l’Île Lacroix en s’inclinant face à Villard-de-Lans (2-3). Ironie de l’histoire, c’est sur leur frère ennemi amiénois que les Rouennais compteront pour les garder en vie dans cette finale, les Gothiques sauvant les Rouennais avec un crucial succès 6-2 sur les Ours. Remis sur le chemin du succès par Amiens, Rouen reprendra sa marche en avant face aux Brûleurs de Loups, perpétuant la série de la plaine en dominant 7-2 leurs adversaires. Opération joyeuse pour l’équipe normande qui mettait fin à la série amiénoise tout en s’offrant son huitième titre national.